Région à énergie positive et bas carbone en 2050 : la transition énergétique dans le Grand Est

Le programme Climaxion comprend 4 volets dont l’efficacité énergétique et environnementale des bâtiments, passant par une sensibilisation autour des enjeux de la rénovation BBC ou du soutien aux projets de rénovation performants. Les énergies renouvelables (biomasse, géothermie, solaire, thermique, hydroélectricité, etc.) sont bien évidemment aussi concernées dans une logique de planification énergétique long terme conduisant à un urbanisme plus durable. Dans le cadre de Climaxion, le Grand Est a récemment initié Oktave, un service dédié à l’accompagnement des rénovations énergétiques : plus de 38 000 logements/an seraient ciblés dans le Grand Est, afin de répondre aux objectifs de 100 % de logements BBC d’ici à 2050.

En 2022, la région a également dégagé 3,5 milliards d’euros de budget global, dédié entre autres à une démarche d’évaluation “Climat”. Celle-ci est destinée à quantifier les émissions carbone du territoire et à produire des indicateurs permettant d’améliorer son impact énergétique global. Le budget alloué permet aussi de renforcer le soutien de la région à ses différents territoires et de les aider à renforcer leur appropriation de la transition environnementale.

La région Grand-Est est aussi l’une des meilleures élèves en matière de volumes de CEE délivrés en France et l’une de celles à être pourvue d’un excellent maillage d’espaces France Rénov ! 42 guichets se trouvent au total sur le territoire, soit beaucoup plus que les autres régions françaises rapportées à une superficie similaire. Ces guichets sont et seront d’une aide précieuse aux particuliers, mais aussi aux professionnels dans leur démarche de rénovation énergétique.

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de logements économes
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seulement de passoires énergétiques
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d’artisans et entreprises qualifiés RGE

Le Grand Est, bon élève des CEE ?

Située en zone froide (H1) et assez enclavée à distance des mers et océans, la région Grand Est fera partie des territoires français soumis en premier aux conséquences du réchauffement climatique sur les prochaines années (canicules notamment). Dans ce contexte, accélérer la réhabilitation du parc immobilier pour accroître sa résilience apparaît d’autant plus crucial.

Bonne nouvelle ! Le Grand Est est à l’heure actuelle l’un des meilleurs élèves en matière de transition énergétique liée aux CEE. Si la superficie de cette région y est pour quelque chose (près de 10,5 % de la superficie française), la contribution à l’effort national est bien au-delà des attentes initiales liées à sa superficie : entre 11 et 20 % des volumes français, une part continuant d’augmenter aujourd’hui.

Région majoritairement résidentielle et rurale, le Grand Est délivre pas moins de 81 % de CEE pour des travaux dans le résidentiel, contre environ 60 % à l’échelle nationale). 12 % seulement concernent des bâtiments industriels.

Travaux éligibles aux CEE : des professionnels RGE qualifiés

Dans le Grand Est, région climatique froide, les problématiques de rénovation énergétique sont nombreuses et la présence de professionnels Reconnus Garants de l’Environnement est indispensable pour décupler les chantiers liés aux CEE. Sur l’ensemble de la région, on compte 5 300 sociétés labellisées (110 métiers au total), dont 49 % qualifiées pour l’isolation de la toiture (l’un des chantiers les plus impactants).

Sans surprise, ces sociétés sont avant tout implantées dans les départements les plus peuplés et les plus urbains, une répartition qui suit presque exactement celles du nombre d’habitants et de logements.

Contrairement aux excellents résultats de la région en matière de CEE délivrés, on constate que les professionnels RGE de la région sont eux, en pourcentage correct mais certainement pas démesuré. Ceux-ci ne sont pas plus présents dans les départements porteurs de CEE que dans les autres, par exemple.

Pour autant, la tension artisanale – c’est-à-dire la facilité d’accès à un professionnel ou une entreprise RGE – est relativement faible sur l’ensemble du territoire. 846 communes se trouvent ainsi en zone de tension faible voire très faible : activer son projet de rénovation énergétique en contactant un professionnel certifié RGE est ici relativement simple. Cela représente 16,6 % du territoire : une part relativement impressionnante si on considère que le Grand Est regroupe à lui seul 8,4 % de l’ensemble de la population de France hexagonale. 

Les zones de plus forte tension sont quant à elles situées en majorité autour des communes de plus grande envergure.

Energies renouvelables : la biomasse individuelle à l’honneur dans le Grand Est

A travers son programme Climaxion, le Grand Est met également les énergies renouvelables à l’honneur.

D’ores et déjà, la morphologie du territoire du Grand Est lui permet d’être parmi les meilleurs en matière de biomasse individuelle et collective. Près de 80 % du territoire est effectivement dédié à l’agriculture et à la forêt !

Résultat : à ce jour, le bois-énergie est utilisé par 22 % des ménages soit un foyer sur cinq dans le Grand Est.

Ce signal est d’autant plus à mettre en valeur du fait de l’équilibre entre le bois énergie et le bois d’œuvre. A titre de comparaison, la région Auvergne-Rhône-Alpes est autosuffisante à 31 % en bois, mais c’est bien le bois d’œuvre et non le bois-énergie qui y représente les ¾ de la récolte.

A contrario sur les 7 millions de m³ récoltés par an dans le Grand Est, on compte 25 % de bois énergie et seulement 42 % de bois d’œuvre, un ratio plus équilibré et un meilleur indicateur du développement du renouvelable dans la région.

Performance énergétique des copropriétés en Gironde

Performance énergétique des copropriétés en Gironde

La région Grand Est compte plus de 2 800 000 logements, dont 3,6 % sont des résidences secondaires et 9,4 % des logements vacants.

Nulle surprise ici : le Grand Est est l’une des régions comportant le plus de communes de France du fait de sa superficie, 5 121 exactement. Cependant, 91 % d’entre elles sont rurales et comptent moins de 2 000 habitants !

Le marché immobilier y est moins tendu, le foncier plus disponible et la superficie moyenne des biens plus importante. Ainsi en toute logique, le bien majoritairement représenté dans la région est la maison, dans 9 départements sur 10 hormis le Bas-Rhin (porté par Strasbourg, préfecture de la région).

Pour les mêmes raisons démographiques, les pourcentages de propriétaires occupants comme de résidences principales sont ici supérieurs à la moyenne nationale :

  • 59 % de propriétaires occupants contre 57,5 % en France

  • 87 % de résidences principales contre 82,1 % en France

En termes de volume global de logements, la proportion d’appartements et de maisons est plus homogène que dans d’autres régions comme le Centre-Val de Loire par exemple, avec 56,2 % de maisons “seulement”, une tendance que l’on peut expliquer par la dynamique immobilière du neuf et du collectif dans l’aura des métropoles et grandes agglomérations : Strasbourg, Nancy, Reims.

En l’état actuel des choses, l’appartement continue de gagner du terrain, du moins en proportion, surtout dans l’est du territoire.